Votre ville : CHATEL / CHABLAIS / EVIAN / THONON | Changer de ville

Le coup de gueule des enseignants de Haute-Savoie

Le coup de gueule des enseignants de Haute-Savoie
Photo d'illustration

Le syndicat FSU-SNUipp 74 dénonce aujourd’hui (jeudi) le Pacte pour les enseignants imaginé par le ministre de l’Education nationale.

Celui-ci propose pour rappel aux professeurs de réaliser des heures de « soutien » supplémentaires au collège afin de lutter contre le décrochage scolaire. Un pacte qui ne passe pas du côté des enseignants, qui souhaitent, eux être « rémunérés à leur juste valeur, pour un travail qu’ils et elles font déjà avec une dose de bénévolat ». Le syndicat de Haute-Savoie rappelle que les professeurs travaillent en moyenne 44 heures par semaine, d’après la dernière enquête du ministère. 

Les précisions du FSU-SNUipp 74 :

Notre ministre a imaginé un Pacte pour les enseignant·es, mais ces dernier·ère·s ne pactiseront pas avec lui ?

Preuve est que notre ministère fait toujours preuve d’imagination pour contourner ce qu’on lui demande. Quelques explications sur ce futur projet : les enseignant·es ont perdu au fil des ans beaucoup de pouvoir d’achat car le ministère a bloqué la revalorisation du point d’indice. Petit à petit, les enseignant·es, malgré leurs passages d’échelon, se sont vus déclassé·es d’un point de vue salarial par rapport à leur niveau d’étude. Aujourd’hui, l’inflation galope et le ministère ne prend aucune mesure sérieuse… les temps deviennent difficiles et le recrutement devient compliqué. Devant la désertion, le gouvernement tente de relever les débuts de carrière écrasant ainsi toute évolution de carrière (même le président Macron convient qu’en France les salaires intermédiaires sont trop proches des salaires de base).

Les enseignant·es demandent donc à être augmenté·es, d’autant plus, que les tâches qui leur incombent se multiplient ; toujours plus d’administratif, des dossiers chronophage pour l’école inclusive, des nouvelles inventions comme les évaluations d’école…

Notre ministre a, de son côté, imaginé qu’il pourrait augmenter ses agents en leur faisant assumer de nouvelles fonctions : lutter contre le décrochage scolaire en allant faire des heures de “soutien” au collège ! Ses heures seront rémunérées, mais les maîtres et maîtresses ne veulent pas faire des heures supplémentaires pour augmenter leur salaire, ils et elles veulent être rémunéré.es à leur juste valeur, pour un travail qu'ils et elles font déjà avec une dose de “bénévolat”. Nous rappelons qu’ils et elles travaillent 44 h en moyenne, d’après la dernière enquête du ministère.

Alors aller faire des heures au collège ? Quand ? Le mercredi matin alors que nous préparons la classe ou que nous sommes déjà en animation pédagogique. Le soir, alors que nous corrigeons les cahiers, que nous recevons les familles ou que nous sommes en réunion d’équipe…Serons nous défrayé·es pour nos trajets ? Quand ferons-nous le lien avec les professeurs du collège ?

Toutes les organisations syndicales ont quitté la dernière table des négociations tellement le projet est aberrant. Et ce n’est pas la première fois que nos ministres, tant Blanquer que N’Diaye, sont hors-sol et nous montrent combien ils méconnaissent le terrain de l’enseignement et plus encore, le monde de l’école primaire.