Education : le PCF 74 dénonce les propos de la Députée Riotton

Education : le PCF 74 dénonce les propos de la Députée Riotton

Le parti communiste de Haute-Savoie s’en prend à la député Renaissance Véronique Riotton.

Elle est pointée du doigt par le parti suite à ses propos tenus le 20 septembre dernier lors d’une table ronde organisée à l’assemblée nationale sur le thème de la rentrée scolaire. A en croire le PCF 74, elle aurait déclaré que si les enseignants rejetaient majoritairement le pacte, c’était à cause des organisations syndicales qui faisaient pression sur eux. Et le parti communiste d’ajouter que ce pacte ne reviendrait qu’à une augmentation de 95 euros nette mensuelle pour tous les professeurs, bien loin autrement dit de la revalorisation historique annoncée par le ministre de l’éducation.

 

La lettre du PCF 74 :

 

Madame la députée,

 

Nous avons pris connaissance de vos propos tenus le mercredi 20 septembre à l’occasion d’une table ronde organisée à l’Assemblée Nationale sur le thème de la rentrée scolaire.

 

Les syndicats enseignants y ont fait le constat d’une situation grave et incontestable en cette rentrée scolaire. Plutôt que des les écouter vous avez préféré, à l’image du ministre Attal, défendre l’indéfendable et nier toute réalité. Pire encore, vous avez été jusqu’à dire que si les enseignants rejetaient majoritairement le « pacte » c’étaient à cause des organisations syndicales qui faisaient pression sur eux. Suite à vos provocations et à celles lancées par un député du Rassemblement National, les organisations syndicales ont décidé de quitter la séance.

 

Nous nous permettons de vous rappeler que le rôle d’un député n’est pas d’être un défenseur zélé du gouvernement et du président. Un député est là pour voter les lois et prendre en compte les besoins de sa circonscription. Êtes-vous au courant de la situation du service public d’éducation dans votre circonscription et dans le département de Haute-Savoie ? Il est à l’image de ce qu’il est au niveau national, en pire !

 

A écouter votre majorité, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Alors comment expliquez-vous que plus de 3 100 postes n’ont pas été pourvus aux concours de l’enseignement public cette année ? Comment expliquez-vous que, partout en France, des milliers et des milliers d’élèves n’ont pas d’enseignants depuis la rentrée ? S’il est impossible d’avoir des chiffres de la part du ministère ou des rectorats (et on comprend pourquoi), le SNES-FSU estime qu’il manquait à la rentrée au moins un enseignant dans la moitié des collèges et lycées du pays. La situation est tout aussi catastrophique dans le primaire.

 

Nous nous devons de vous alerter sur la situation locale qui est aggravée par les problèmes de vie chère. Partout dans le département, et donc dans votre circonscription, il manque des enseignants. Impossible de dire exactement combien car les chiffres ne sont pas rendus publics. Mais si vous voulez en avoir une idée, nous vous laissons vous rendre sur le site de Pôle Emploi où des dizaines d’annonces de recrutement de contractuels sont en ligne.

 

Cette situation est le résultat de décennies de sous-investissement dans le service public d’éducation que vous poursuivez et de réformes toutes plus néfastes les unes que les autres. Le résultat est désormais sous nos yeux et aboutit à une dégradation sans précédent des conditions d’études des élèves.

 

Vous vous vantez d’avoir agi avec la mise en place du « pacte enseignant » à la rentrée. Il nous paraît bon de rappeler que ce pacte revient à une augmentation nette mensuelle de 95€ pour tous les professeurs et sans contrepartie. On est donc bien loin de la « revalorisation historique » annoncée par le ministre, surtout en ces temps d’inflation. Pour le reste, si les enseignants veulent plus, ils devront accepter de nouvelles missions. On en revient donc à la vieille doctrine sarkozyste du « travailler plus pour gagner plus » qui vous semble si chère. Mais savez-vous quel est le temps moyen de travail actuel d’un enseignant ? Il s’élève à 44h hebdomadaires dans le primaire et 42h dans le secondaire. La barque semble donc déjà bien chargée !

 

Seul un plan massif d’investissement dans l’éducation sera à même de régler les problèmes. Le PCF porte la revendication d’une revalorisation salariale d’ampleur, et sans contreparties, de tous les personnels de l’Éducation Nationale. Un effort de recrutement doit être effectué afin de diminuer les effectifs dans les classes. Enfin, il est essentiel de revenir sur toutes vos contre-réformes qui ont participé à la dégradation du service public, en particulier le « pacte enseignant » et la réforme Blanquer du lycée. En ces temps où votre majorité met sur la table des centaines de milliards d’euros pour l’armée et la guerre et ne cesse de faire des cadeaux au patronat, ne venez pas nous dire que les caisses de l’État sont vides.

 

Votre réaction et vos propos sont donc indignes et offensants aussi bien pour les enseignants que pour tous les élèves et leurs familles qui sont directement impactés par la situation de cette rentrée. Plutôt que de jouer aux représentants de commerce du gouvernement, vous devriez faire l’état des lieux dans votre circonscription de tous les problèmes afin d’ouvrir les yeux d’un ministre et d’un président coupés des réalités.

 

Soyez assurée, Madame la députée, de notre attachement indéfectible au service public d’éducation.

 

Fédération du Parti communiste français de Haute-Savoie