4 ans après le lancement de la liaison transfrontalière, il en ressort que la moitié des mesure prévues pour inciter à la mobilité douce n’ont pas été mises en œuvre. Elles comprennent des pistes cyclables, parkings relais ou transports collectifs notamment. Les institutions pointent "le manque de maturité dans la planification des projets" et des oppositions de communes pour expliquer ces retards qui vont de 5 mois à 10 ans. Pour plus d’efficacité, elles recommandent par ailleurs une harmonisation des tarifs pour renforcer le report modal, et la désignation d’une seule autorité organisatrice de la mobilité sur le territoire du Genevois français. « Le pôle métropolitain du Genevois français a vocation à exercer cette compétence » selon les institutions.
Les résultats de l’Audit :
Les 145 mesures d’accompagnement infrastructurelles du LEx examinées (98 pour Genève, 2 pour Vaud et 45 pour le Genevois français) comprennent des aménagements et compléments de réseau des transports collectifs, des pistes cyclables et voies vertes, des stationnements vélos en gare ainsi que des stationnements P+R et deux roues motorisés.
Ces mesures infrastructurelles sont complétées par des services de partage de mobilité (vélos en libre-service, autopartage et covoiturage) et des plans de mobilité d’entreprise.
Plusieurs constats ressortent de l’audit en commun aux trois ISC :
- Représentant un montant de 1.142 milliard CHF, les mesures examinées sont pour plus de la moitié d’entre elles soit en retard (50%), soit abandonnées ou réaffectées (12%). Le retard moyen se monte à 42.7 mois, avec des retards allant de 5 mois à 10 ans.
- Les mesures d’accompagnement avec du retard représentent 75% du montant estimé des investissements (soit 852 millions CHF) et concernent principalement les aménagements pour la mobilité douce et les stationnements P+R.
- Les retards des mesures infrastructurelles s’expliquent principalement par un manque de maturité dans la planification des projets et par l’opposition de communes. Le degré de mise en œuvre des mesures d’accompagnement varie sensiblement selon le maître d’ouvrage.
Une enquête auprès des usagers et non-usagers du LEx, menée par l’EPFL en collaboration avec les trois ISC, montre que les demandes d’amélioration des mesures d’accompagnement portent principalement sur les transports collectifs de rabattement (augmenter leur fréquence, créer de nouvelles lignes ou réduire le temps de trajet), sur la création d’aménagements cyclables ainsi que sur la diminution des tarifs des stationnements P+R.
Axes d’amélioration proposés :
Les trois ISC proposent trois axes d’amélioration qui sont formulés dans leurs rapports respectifs :
- Améliorer le degré de maturité des mesures prévues dans les projets d’agglomération grâce à des exigences de planification et de suivi, une définition des coûts associés et des maîtres d’ouvrage responsables de leur mise en oeuvre. Cette amélioration devrait permettre de réduire le retard de mise en oeuvre et les risques de pertes de cofinancement fédéral suisse ;
- Développer les parkings P+R et harmoniser la tarification pour renforcer le report modal en amont de l’agglomération. En effet, l’absence d’harmonisation de la politique tarifaire déséquilibre le fonctionnement du stationnement, incitant les automobilistes à se rendre plus naturellement vers une gare où le parking est meilleur marché, voire gratuit ;
- Désigner sur le territoire du Genevois français une seule autorité organisatrice de la mobilité pour faciliter la coordination avec les autres acteurs de l’agglomération. Cela permettra de clarifier le cadre institutionnel et d’améliorer l’intermodalité sur le territoire du Genevois français. Le pôle métropolitain du Genevois français a vocation à exercer cette compétence.