Ce projet de futur collisionneur circulaire (FCC) prévoit de construire sous terre un anneau de 90 km de circonférence sous le Léman, Genève, le pays de Gex et la Haute-Savoie, mais aussi des stations en surface. Objectif : accélérer des particules et les entrechoquer dans le cadre de la recherche scientifique mondiale.
"Le futur accélérateur de particules géant du CERN : est-ce bien raisonnable ?"
Les signataires de la tribune reconnaissent les travaux du CERN et la fierté qu’il représentent pour le territoire. Mais il s’interrogent sur l'envergure du projet et le manque de concertation. "Le CERN constitue une fierté internationale et notre bien commun, et c’est pourquoi ses projets nous concernent toutes et tous, bien au-delà de ses seuls scientifiques".
Près de 10 ans de travaux
Dans cette tribune, ils mettent en avant l'ampleur du chantier et ses impacts. "Simplement, d’un point de vue éthique et démocratique, le projet du FCC doit toutes et tous nous interpeller. Est-ce bien raisonnable d’envisager actuellement ce qui serait le plus grand chantier d’Europe et sans doute du monde, un immense tunnel de 92 kilomètres de circonférence qui passerait sous Genève et les départements de l’Ain et de la Haute-Savoie, enfoui à 240 mètres sous terre, et dont le diamètre de forage atteindrait 6,5 mètres, avec des travaux qui s’étaleraient sur une dizaine d’années, des déplacements quotidiens de centaines de poids lourds et des déblais équivalents à deux années de déchets de BTP de Haute-Savoie ?" écrivent-ils.
Une galerie sous terre mais aussi des constructions en surface
La tribune dénonce aussi les terrains qui seront utilisés pour les constructions en surface. "Est-ce bien raisonnable de promouvoir une installation dont les huit sites de surface – Ferney-Voltaire, Choulex (Suisse), Nangy, Eteaux, Charvonnex, Cercier/Marlioz, Vulbens et Challex –, qui permettraient d’accéder à l’anneau et d’y accueillir les bâtiments techniques (sans compter leur accès routier), s’étendraient chacun en moyenne sur cinq hectares de terres encore préservées, ce alors quela France s’est fixé par la loi l’objectif de zéro artificialisation nette à l’horizon 2050 ?"
La tribune dans le Monde : https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/03/21/le-futur-accelerateur-de-particules-geant-du-cern-est-ce-bien-raisonnable_6223213_1650684.html
Les signataires : Christine Arrighi, députée de Haute-Garonne, membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifi ques et technologiques(OPECST) ; Sophie Boussemart, secrétaire régionale des écologistes dupays de Savoie ; Elisabeth Charmot, membre fondatrice du collectif Co-CERNés ; Fabienne Grébert, conseillère régionale de Haute-Savoie ; Benjamin Joyeux, conseiller régional de Haute-Savoie ; Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale suisse et présidente des Vertsgenevois ; Maxime Meyer, conseiller régional de l’Ain ; Philippe de Rougemont, député genevois et cofondateur de Noé21, ONG suisse pour latransition énergétique ; Daniel Salmon, sénateur d’Ille-et-Vilaine, membre del’OPECST.