Localement, jusqu’à près de 80% de soignants travaillent en Suisse dans certaines communes de Haute-Savoie et de l’Ain proches de la frontière. C’est l’état des lieux dressé par l’Observatoire transfrontalier des personnels de santé. Depuis 2015, il recueille et analyse les données du territoire entre Haute-Savoie, Pays de Gex, Genève et district de Nyon.
55,9% des infirmiers de la zone étudiée exercent en Suisse
Au global, sur les 12700 infirmières et infirmiers du secteur, 7100 travaillent dans des établissements genevois (ou vaudois). 2800 aides-soignants travaillent en Suisse sur les 6500 de la zone transfrontalière. L’observatoire met en avant la nécessité de poursuivre la coopération de part et d’autre de la frontière sur les sujets de santé.
L'analyse des effectifs de personnels et leur évolution
Au total, fin 2022, plus de 12'700 infirmiers et 6500 aides-soignants exercent dans les établissements de santé pris en compte dans le cadre de l’étude.
• Personnels infirmiers : côté français, fin 2022, 5600 infirmières et infirmiers travaillent dans les établissements sanitaires de l’Ain et de la Haute-Savoie (4900 ETP). Les effectifs d’infirmiers sont en légère baisse par rapport à 2021 et 2019 (-0.1% et -0.3%). Côté suisse, concernant les infirmières et infirmiers, les effectifs dans les institutions de santé ont augmenté. À fin 2022, 7 100 (5800 ETP) infirmières ou infirmiers travaillent dans les établissements genevois.
• Personnels aides-soignants : côté français, au 31 décembre 2022, 3700 aides-soignants travaillent dans les établissements sanitaires de l’Ain et de la Haute-Savoie, ce qui représente 3300 ETP. Il y a peu d’évolution sur les années récentes.
Côté suisse, tant les effectifs que les ETP des aides-soignants ont augmenté durant la période considérée. Ils sont passés de 2600 (2200 ETP) à 2800 (2400) personnes employées.
Pour faire face aux enjeux dans les domaines de la formation et de l’offre de soins dans les territoires transfrontaliers, des mesures ambitieuses et coordonnées de part et d'autre de la frontière s'imposent. La coopération transfrontalière en matière de ressources humaines est une des pistes intéressantes à explorer. Parallèlement, il est également essentiel de développer et de promouvoir la formation des professionnels de santé, d'améliorer les conditions de travail et de valoriser les différents métiers de la santé dans le bassin franco-valdo-genevois. En confirmant son rôle d’observation et d'information pour ces métiers et pour la dynamique des territoires en matière de santé, l'observatoire transfrontalier des professions de santé s'affirme comme un outil indispensable à la réalisation de ces objectifs.
Perspectives de travail de l’observatoire
Afin de pouvoir répondre à ces différents enjeux, l’observatoire va poursuivre ses travaux chaque année, avec un périmètre d'analyse qui pourrait être étendu à d’autres métiers de la santé, en approfondissant notamment la thématique des parcours professionnels. Afin d'enrichir la connaissance et le suivi, le champ d’observation de l'observatoire pourrait également être élargi à d’autres établissements et d’autres zones géographiques.