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Rumilly : les poêles exclues de la loi sur les PFAS, soulagement chez Tefal

Rumilly : les poêles exclues de la loi sur les PFAS, soulagement chez Tefal
© Tefal

C’est une victoire pour l’entreprise Tefal à Rumilly

Les députés ont décidé ce jeudi 4 avril d’exclure les ustensiles de cuisine du périmètre de la proposition de loi sur les polluants éternels. Celle-ci vise à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant ces PFAS, dont certains ont des effets néfastes pour la santé. Près de 450 membres de l’entreprise Tefal à Rumilly ont pour rappel manifesté hier (mercredi) à Paris devant l’Assemblée nationale afin de dire non à cette proposition de loi, dont l’adoption menaçait de nombreux emplois. Ils ne sont donc désormais plus concernés. Pour les Ecologistes de Haute-Savoie, il s’agit d’un « scandale sanitaire immense ». 

Le communiqué des Ecologistes de Haute-Savoie en amont du vote :

Scandale des PFAS : non-assistance à territoire en danger
 
Les PFAS, ou « polluants éternels », sont aujourd’hui présents partout dans l’environnement et exposent l’ensemble de la population à des risques énormes en matière de santé, pouvant générer des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes, de l'obésité, des problèmes de fertilité ou encore des cancers. En 2022, l’Agence régionale de santé en a retrouvé des taux énormes dans l’eau potable de Rumilly, ayant amené à déconnecter provisoirement deux captages d’eau du réseau de distribution. Face à ce scandale sanitaire, les écologistes du bassin annécien ont porté plainte contre X et ce jeudi 4 avril, une proposition de loi visant à réduire l’exposition aux PFAS et portée par le député écologiste Nicolas Thierry est en discussion à l’Assemblée nationale. Or le groupe Téfal, dont le site de production est historiquement implanté à Rumilly, fait pression contre ce texte, ayant organisé hier une manifestation à Paris. Il est relayé par un certain nombre d’élu.es du territoire. Ainsi le maire de Rumilly Christian Dulac a déclaré : « Notre position, c'est de sauver les emplois sur la commune de Rumilly ». Pour Véronique Riotton, députée Renaissance de Haute-Savoie : « Peut-être que demain, il faudra interdire (les PFAS) à l'échelle européenne. Mais pour l'instant, l'urgence, c'est de trouver des alternatives. » Et Xavier Roseren, également député Renaissance de Haute-Savoie, vient de déclarer dans l’Hémicycle : « Arrêtons de pénaliser notre industrie en anticipant des transpositions européennes ». 
 
Pour Fabienne Grébert, conseillère régionale écologiste de Haute-Savoie : « Nous sommes face à un scandale sanitaire immense, au moins équivalent à celui de l’amiante, et beaucoup de nos élu.es locaux ne semblent pas avoir pris sérieusement la mesure du danger. Ils opposent encore la défense des emplois à la préservation de la santé, ce qui n’a aucun sens, les salariés de Téfal étant les premiers concernés par les risques sanitaires liés aux PFAS. Ce qui menace les emplois chez Tefal, ce ne sont pas les PFAS mais bien l'inertie de l'industriel. Cela fait 25 ans qu’il sait que le Teflon présente des risques graves pour la santé de ses salariés et de nos concitoyens. C'est la contrainte qui crée l'innovation et l'innovation qui crée la performance de l'entreprise. Nous allons donc continuer sans relâche d’alerter à la fois la population et les autorités sur la nécessité d’agir immédiatement pour protéger notre santé et notre environnement, à l’échelle locale comme nationale. » 
 
Pour Benjamin Joyeux, conseiller régional écologiste de Haute-Savoie : « Non ce n’est pas « demain » qu’il faut agir contre les PFAS, mais aujourd’hui, là, tout de suite ! L’urgence, ce n’est pas de « trouver des alternatives » mais de protéger à la fois la santé des salarié.es de groupes comme Téfal qui utilisent encore des polluants éternels, mais également celle de l’ensemble de la population. Imaginez si les entreprises qui produisaient de l'amiante revenaient aujourd'hui demander un délai supplémentaire. Les élu.es du territoire doivent prendre leurs responsabilités sans se dédouaner à bon compte en disant qu’il est urgent d’attendre que l’Union européenne agisse ou que les industriels trouvent des alternatives. Il y a là non-assistance à territoire en danger. »