Alors que le Cern avance sur l’étude de faisabilité concernant ce projet de galerie sous le Pays de Gex, la Haute-Savoie, Genève et le Léman, les élus écologistes de la région s’inquiètent du manque de concertation.
Pas assez d'informations publiques selon les écologistes
Ils ne comprennent pas pourquoi une grande partie du public n’est toujours pas au courant du projet. Selon eux une seule réunion publique est prévue par le Cern le 24 avril à Meyrin, alors que de leur côté des associations se mobilisent. Une réunion a eu lieu en Haute-Savoie à Thorens-Glières ce mardi soir. Un nouveau rendez-vous est prévu ce mercredi, cette fois à Genève salle polyvalente des Ouches. Des élus écologistes genevois et haut-savoyards seront présents pour présenter le projet et débattre.
Un énorme projet entre Genève, Haute-Savoie et Ain
Ce projet de futur collisionneur circulaire (FCC) prévoit de construire sous terre un anneau de 90 km de circonférence sous le Léman, Genève, le pays de Gex et la Haute-Savoie, mais aussi des stations en surface (8 au total). Objectif : accélérer des particules et les entrechoquer dans le cadre de la recherche scientifique mondiale.
Une tribune dans Le Monde
Une tribune a déjà été publiée dans Le Monde fin mars par des élus écologistes et de gauche à la fois en Haute-Savoie, dans l'Ain et à Genève ainsi que des ONG. Les signataires reconnaissent les travaux du CERN et la fierté qu’ils représentent pour le territoire. Mais il s’interrogent sur l'envergure du projet et le manque de concertation.
Les opposants mettent par ailleurs en avant l'ampleur du chantier et ses impacts. "Simplement, d’un point de vue éthique et démocratique, le projet du FCC doit toutes et tous nous interpeller. Est-ce bien raisonnable d’envisager actuellement ce qui serait le plus grand chantier d’Europe et sans doute du monde, un immense tunnel de 92 kilomètres de circonférence qui passerait sous Genève et les départements de l’Ain et de la Haute-Savoie, enfoui à 240 mètres sous terre, et dont le diamètre de forage atteindrait 6,5 mètres, avec des travaux qui s’étaleraient sur une dizaine d’années, des déplacements quotidiens de centaines de poids lourds et des déblais équivalents à deux années de déchets de BTP de Haute-Savoie ?" écrivent-ils. La tribune dénonce aussi les terrains qui seront utilisés pour les constructions en surface. "Est-ce bien raisonnable de promouvoir une installation dont les huit sites de surface – Ferney-Voltaire, Choulex (Suisse), Nangy, Eteaux, Charvonnex, Cercier/Marlioz, Vulbens et Challex –, qui permettraient d’accéder à l’anneau et d’y accueillir les bâtiments techniques (sans compter leur accès routier), s’étendraient chacun en moyenne sur cinq hectares de terres encore préservées, ce alors quela France s’est fixé par la loi l’objectif de zéro artificialisation nette à l’horizon 2050 ?"