L'objectif est de faire de la prévention sur la participation des jeunes aux trafics de stupéfiants. La ville d'Albertville a donc été retenue parmi 14 autres collectivités. Un appel à projet qui vise à proposer un accompagnement financier et méthodologique aux communes ou aux intercommunalités s’engageant, aux côtés des services de l’Etat, dans un plan d’actions opérationnel.
Les précisions de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives :
Prévenir la participation des jeunes aux trafics de stupéfiants, une priorité
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) annonce les lauréats de son appel à projets (AAP) 2024 à destination des collectivités territoriales. Financé à hauteur de 2 millions d’euros par le Fonds de concours Drogues 1 , l’appel à projets répond cette année à un enjeu manifeste : la prévention de la participation des jeunes aux trafics de stupéfiants.
Les jeunes, premières victimes de la professionalisation des trafics
Le commerce illégal s’est adapté et modernisé. Les acteurs de terrain le constatent bien : ces dernières années, les trafiquants redoublent d'efforts, usant de techniques marketing qui enjolivent l'aspect illégal et délétère du commerce des drogues. Dans un marché décomplexé, avec l'appui de nouveaux outils en ligne, ils séduisent leur clientèle et recrutent leur main d’œuvre. « Le phénomène de professionalisation des trafics touche nombre de territoires en proie à la désafilliation sociale, notamment les quartiers prioritaires de la ville (QPV), mais aussi des territoires périurbains ou des petites villes, indique le Dr Nicolas Prisse, Président de la Mildeca. La protection de la jeunesse et la lutte contre les nuisances et la délinquance sont au cœur de l’action des élus avec lesquels nous cherchons à construire une réponse publique adaptée et pérenne ».
Ce constat partagé a suscité l’évolution de l’appel à projets que la Mildeca mène depuis 2018 pour qu’il réponde à l’une des orientations de la Stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027. « Sur le mode du dispositif expérimental LIMIT’S [Limiter l’Implication des Mineurs dans les Trafics de Stupéfiants], mené à Sarcelles, Loos et Lille depuis 2020, les projets retenus visent la construction de plans locaux, déclinés en actions concrètes pour limiter l’attractivité des trafics, prévenir la participation des jeunes aux activités criminelles et mieux détecter et accompagner ceux qui sont en phase de basculement », ajoute Nicolas Prisse.
Créer une dynamique autour de la prévention contre la participation des jeunes aux trafics
Pour les lauréats, l’enjeu est de coordonner l’action de la collectivité, de la préfecture, du secteur associatif et de nombreux autres professionnels et services de l’Etat pour permettre de limiter l’enrôlement des jeunes par les réseaux criminels.
Les projets sélectionnés seront mis en œuvre dès l’automne autour de la protection des plus jeunes (en soutenant la parentalité et en renforçant les compétences psycho-sociales) et de la lutte contre l’attractivité des réseaux criminels (en proposant des alternatives au trafic et à l’occupation de l’espace public en lien avec les habitants, les bailleurs sociaux et les partenaires du projet). Des mesures concrètes et adaptées localement.
15 collectivités retenues en 2024 qui s’ajoutent aux 68 villes déjà partenaires de la Mildeca
Selon les années, entre 50 et 115 collectivités candidatent aux appels à projets nationaux de la Mildeca. Depuis 2018, les appels à projets, principalement orientés vers la prévention des conduites addictives des jeunes, ont permis de contractualiser avec 68 collectivités représentant 6.5 millions de nos concitoyens. En 2024, 15 collectivités territoriales ont été sélectionnées. Elles portent ainsi l’engagement de la Mildeca en faveur de la lutte contre les trafics à hauteur de 2 M€, financés par le Fonds de concours Drogues, en plus du soutien méthodologique. Les projets retenus concernent les territoires de Villeurbane (69), Albertville (73), Dijon et Chenove (21), Saint-Brieuc (22), Rennes (35), Saint Jean de Braye (45), Metz (57), la Communauté d’Agglomération Creil Sud Oise (60), la Communauté de communes du Haut Val de Sèvre (79), Le Bouscat (33), les communautés de communes Lubéron Mont du Vaucluse et Ventoux comtat venaissin (84), Nantes (44) et la Communauté d'Agglomération du Centre Littoral de Guyane (973). La diversité des villes accompagnées, allant des grandes métropoles comme Nantes aux petites collectivités rurales comme Saint Maixent l’Ecole (79), met en lumière l'ampleur d'un phénomène qui touche tout le territoire national et qui s'adapte aux particularités locales. Au total, les projets sont répartis dans 13 départements et 10 régions.