Mauvaise nouvelle pour le groupe Tamedia qui édite notamment la tribune de Genève.
Près de 300 postes doivent être supprimés prochainement au sein du groupe dont la fermeture d’une imprimerie dans l’ouest Lausannois, celle de Bussigny. L’annonce a eu lieu aujourd’hui. Le conseil d’état s’est dit consterné de ces décisions dans un communiqué. Il déplore que le groupe n’ait procédé à aucune concertation en amont de cette décision qui affecte durement le paysage médiatique ainsi que son personnel. A noter que selon le parti ouvrier populaire Vaudois il serait également question de supprimer 90 postes dans différents journaux.
Les réactions:
Communiqué du POP Vaud
Le POP Vaud a appris la suppression de près de 300 postes chez Tamedia dont la fermeture d’une imprimerie dans l’Ouest Lausannois. Il n’est pas admissible qu’un grand groupe de presse supprime d’un coup autant d’emplois, d’autant que cela lui semble une habitude récurrente ces dernières années. La fermeture de l’imprimerie de Bussigny sera une grosse perte pour la région, tant pour les emplois qui vont disparaître que pour le savoir-faire dont elle bénéficiait. Nous apportons ici tout notre soutien à l’ensemble des travailleurs et travailleuses victimes de ces abruptes licenciements.
Il est aussi question de suppressions de 90 postes dans différents journaux. Nous déplorons le fait que Tamedia, via ces licenciements, ne vise que la course aux profits et à la rentabilité. En voulant remanier ses titres, c’est petit à petit, étape par étape que la presse, que certains journaux, sont en train de disparaître, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour la diversité médiatique. Il est intolérable de vouloir participer à l’agonie des médias traditionnels et régionaux, surtout à l’heure où l’on s’indigne de la diffusion de plus en plus accrue de fake news et de l’utilisation de l’IA avec ses vidéos controversées et ses photos montées de toutes pièces.
Communiqué du conseil d'état de Genève:
Le Conseil d’Etat a pris connaissance avec consternation des décisions annoncées ce mardi 27 août par TX Group/Tamedia, qui édite notamment la Tribune de Genève. Il regrette ces nouvelles mesures et leurs impacts concrets. Il déplore que TX Group/Tamedia n’ait procédé à aucune concertation en amont de cette décision qui affecte durement le paysage médiatique ainsi que son personnel.
Ce mardi 27 août, le Conseil d’Etat a pris connaissance avec consternation des nouvelles mesures de restructuration annoncées par TX Group/Tamedia. Les décisions de l’entreprise éditrice de la Tribune de Genève frappent encore une fois très durement le monde des médias. En premier lieu, le gouvernement genevois s’associe à l’inquiétude des collaboratrices et collaborateurs, qui sont soumis à de fortes pressions et à de lourdes incertitudes en raison des plans d’économies et du nombre élevé de licenciements prévus.
Le Conseil d’Etat saisit parfaitement les enjeux auxquels le secteur des médias est confronté, notamment en raison de la transition numérique qui affecte par ailleurs l’ensemble de la société. Toutefois, il déplore la stratégie de TX Group/Tamedia qui, depuis de nombreuses années, aboutit à des pertes massives d’emploi ainsi qu’à un appauvrissement de la diversité et de la qualité de la presse.
Les orientations stratégiques formulées ce 27 août menacent, à terme, l’existence de la Tribune de Genève et l'identité même de l'information genevoise au sein du groupe, ce que le Conseil d’Etat condamne fermement. Il tient à souligner que la presse, pilier d’une démocratie forte, ne peut être gouvernée par de simples considérations financières, comme un bien de consommation ordinaire. Ainsi, il redoute les conséquences très concrètes des mesures annoncées par TX Group/Tamedia sur la qualité et la diversité de l’information, ainsi que sur l’emploi.
Malgré des échanges réguliers entretenus avec les dirigeants de TX Group/Tamedia, le Conseil d’Etat regrette l’absence de concertation en amont des décisions de ce jour. Alors qu’une rencontre était d’ores et déjà prévue le 10 octobre prochain, il sollicitera qu'elle soit agendée plus rapidement afin d'évoquer la situation et de s'assurer que les dirigeants de TX Group/Tamedia assument pleinement leurs responsabilités d’employeur.