Les policiers genevois doivent-ils être protégés par l’immunité ?

Les policiers genevois doivent-ils être protégés par l’immunité ?

Les citoyens seront appelés à se prononcer lors de votations à Genève.

Les agents de police doivent bénéficier d'une immunité selon l’UDC qui a déposé un projet dans ce sens. Le texte n’a pas été entièrement validé mais il devrait pouvoir aller jusqu’aux votations. Ce sont donc les citoyens qui trancheront. Décision de la Chambre constitutionnelle du canton de Genève. Cette dernière a rendu un arrêt validant partiellement l'initiative UDC.

« OUI, je protège la police qui me protège »

Cette initiative s'appelle « OUI, je protège la police qui me protège ». Elle a récolté plus de 4500 signatures avant d'être déposée au Conseil d'Etat. Son objectif est d’apporter plus de protection aux agents dans le cadre de leur fonction, notamment lorsqu'une arrestation est considérée comme "musclée". Si elle est acceptée elle prévoit que le Grand Conseil donne son aval pour poursuivre pénalement un policier. Les mesures ont tout de même été allégées car le texte initial demandait l’aval également du chef de la police.

Un recours des juristes progressistes genevois

C'est l'Association des juristes progressistes qui a déposé un recours. Elle estime qu'une telle immunité "équivaut à leur donner un blanc-seing pour faire un usage excessif de la force". L’UDC explique de son côté que les forces de l’ordre sont à la fois de plus en plus victimes de violences mais aussi de plus en plus poursuivies par des personnes dénonçant leur interpellation. Le parti associe ces procédures à du "harcèlement judiciaire".

L'UDC explique son initiative :

"L’initiative part du constat navrant que les fonctionnaires de police sont de plus en plus confrontés à des délinquants violents, qui conscients que les policiers sont strictement contrôlés, se sentent invulnérables. Même en agissant avec toute la déontologie requise, nos policiers s’exposent à une multiplication des procédures chicanières. C’est pourquoi, l’initiative entend conférer aux policiers au sens de la loi cantonale, une immunité partielle de juridiction pénale. Cela ne signifie pas que le policier serait libre de faire ce qu’il veut, mais l’immunité dont il disposera dorénavant le mettra à l’abri de procédures pénales chicanières".