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Santé : des propositions pour éviter la fuite du personnel vers la Suisse

Santé : des propositions pour éviter la fuite du personnel vers la Suisse

Le Pôle Métropolitain du Genevois français présente ses solutions pour les ressources humaines dans le secteur de la santé.

Cette question récurrente faisait l’objet d’un récent colloque transfrontalier en présence du ministère français de la santé et de l’office fédéral de la santé publique pour la Suisse. Le Pôle Métropolitain du Genevois français fait quelques propositions sur le sujet.

Manque de personnel en Haute-Savoie et dans l'Ain

La pénurie de personnel est une problématique importante en Haute-Savoie et dans l’Ain. La crise des vocations et la croissance démographique sont amplifiées par la proximité avec la Suisse et donc une concurrence sur les salaires. "Nous subissons la crise structurelle des métiers de la santé (manque d’attractivité), amplifiée par la proximité de la Suisse et la concurrence sur les salaires, combinée à une forte croissance démographique de notre territoire et des besoins de soins de la population (vieillissement, etc.)" explique le Pôle.

Des propositions à mettre en place avec la Suisse

Parmi les propositions : développer l’offre de formation de part et d’autre de la frontière, mais aussi, ensemble en formant conjointement par exemple à Ambilly ou Thonon. La mise en place de parcours de soins transfrontaliers est aussi envisagée. Le logement étant un frein important, le Pôle propose aussi de développer une offre de logements à destination des personnels de santé du territoire.

Les 5 propositions :

- Développer l’offre de formation de part et d’autre de la frontière, mais aussi, ensemble en formant davantage et conjointement à travers des « IFSI-IFSAS Transfrontaliers » (ex. IFSI d’Ambilly CHAL-Annemasse Agglo ou de Thonon-les-Bains). L’objectif est de renforcer l’offre de formation. Des financements suisses (publics ou privés) pourraient être appelés pour financer l’offre de formation actuelle mais aussi son développement. Des obligations de servir pour une durée de 3 à 5 ans en France, sous peine de remboursement des frais de formation et/ou des dispositifs d’aide, pourraient être inclus dans les contrats des personnels soignants français. Ils sont déjà pratiqués par certains établissements et pourraient être généralisés.

- Développer des « parcours de vie professionnelle transfrontaliers ». Avec un système de formations initiales et continues, de VAE (Valorisation des Acquis de l’Expérience), de reconnaissance et d’évolution professionnelle permettant des allers-retours entre la Suisse et la France. Dans une logique de réciprocité du point de vue hospitalier ou de la médecine de ville, pourquoi ne pas étudier les possibilités offertes par le statut de travailleur détaché ou par une forme de Groupement d’Employeurs Transfrontalier pour les personnels des HUG ou de cliniques privées vers les hôpitaux français. Dans des périodes de crise et/ou de sous-effectif (ex crise du SAMU ou de certains services hospitaliers avec des fermetures partielles des Urgences notamment, faute de personnel suffisant) mettant en cause la continuité et/ou la qualité de service public, pourquoi des personnels suisses, et parmi eux des travailleurs frontaliers, ne pourraient-ils pas venir renforcer certaines équipes françaises pour une durée de temps limitée ? Une forme de mise à disposition temporaire sur une base volontaire des personnels (potentiellement attractive dans des métiers où le télétravail n’est pas possible), pourrait être imaginée. Dans le même état d’esprit de mobilité des professionnels de santé, ne peut-on pas imaginer des maisons de santé transfrontalières pour la médecine de ville ?

- Développer une offre de logements à destination des personnels de santé Compte-tenu d’un marché du travail franco-suisse très fluide en matière de santé, des négociations pourraient être établies pour le financement, par des acteurs suisses (HUG, cliniques privées, Etat de Genève) de logements dédiés au personnel soignant en France. Des initiatives existent. Elles sont portées par le CHANGE et le CHAL pour produire du logement à destination du personnel soignant. Il s’agit de les conforter, de les cofinancer par les acteurs suisses, dans un intérêt conjoint, celui de réguler un marché concurrentiel et éviter une dégradation globale de l’offre de soins.

- Organiser des parcours de soins transfrontaliers, selon une logique gagnant gagnant et dans l’intérêt des patients. Cela concerne un panier de soins très spécifiques. Plusieurs expérimentations sont engagées : accord sur la prise en charge des dialyses pour les patients du Pays de Gex ; accord sur le caisson hyperbare ; accord sur les secours d’urgence. Un autre champ d’expérimentation pourrait être ouvert en matière d’oncologie pédiatrique, de prise en charge des maladies rares et complexes de l’enfant (Ex. Centre CORAIL des HUG) ou encore d’urgence psychiatrique.

- Faire du Grand Genève, un laboratoire d’expérimentations transfrontalières La crise COVID et la fermeture des frontières ont révélé à quel point le Grand Genève est une réalité humaine, sociale, culturelle, économique. Dans leur quotidien, des familles ont été séparées. Dès janvier 2021, les gouvernements français et suisse ont accepté d’expérimenter une zone de 30 km autour de la frontière pour les mouvements de population pour la gestion de la 2ème vague de la crise sanitaire.