Edgar Grospiron expose sa vision des JO 2030

Edgar Grospiron expose sa vision des JO 2030

Le haut-savoyard a confirmé officiellement sa candidature pour la Présidence du comité d'organisation.

Alors qu'il est devenu l'un des favoris pour prendre la tête de l'organisation des jeux dans les Alpes en 2030, Edgard Grospiron est désormais officiellement candidat.

Le retrait de Martin Fourcade comme déclencheur

Il le confirme lui-même en précisant que sa décision fait suite au retrait de Martin Fourcade qu’il a toujours considéré comme "le leader naturel" de ce projet. "Son engagement pour le mouvement olympique et sa vision du projet Alpes 2030 recueillaient ma pleine adhésion. Il s’est mis en retrait pour des raisons que je respecte, et je suis candidat à sa succession non par opportunisme, mais parce qu’il faut remédier à son départ" explique Edgard Grospiron.

Déjà du retard dans l'organisation

Le champion olympique de ski de bosse en 92 à Albertville voit ce dossier comme "un défi immense mais passionnant à relever". Il faut aller vite, fédérer et embarquer tout le monde autour d’une vision claire et pragmatique selon le haut-savoyard qui rappelle que beaucoup de retard a été pris. "Nous avons 5 ans pour livrer des Jeux impeccables. D’habitude, il en faut 7. Nous avons 2 milliards d’euros de budget pour le faire. Par le passé, il en nécessitait plutôt 3" explique Edgard Grospiron. S’il est élu, il consacrera les trois premiers mois de sa prise de fonction à la mise en place administrative du COJOP, à la confirmation du plan directeur des sites, ainsi qu’à la stratégie commerciale et marketing en vue d’engager les partenaires dans cette incroyable aventure. 

Il reste en concurrence notamment avec Vincent Jay, Marie Martinod, Nathalie Péchalat ou Gérard Holtz.

 

La lettre d'intention d'Edgard Grospiron :

« Certains médias ont annoncé dès la semaine dernière que ma candidature était acquise, alors que j’en étais encore à étudier le dossier et à rencontrer de multiples interlocuteurs. 
Or, c’est le CNOSF qui m’a approché. Je n’ai rien demandé, rien sollicité, même si je suis touché et honoré qu’on fasse appel à moi. Je ne pouvais pas me décider aussi vite.
 
J’ai eu besoin de ces huit jours pour me plonger dans le projet et répondre à beaucoup de questions : que devient mon activité de conférencier, que j’exerce depuis 20 ans ? Quid du projet de développement sur 10 ans que je commençais à lancer ? Quelle place pour mon couple et ma famille dans cette aventure Alpes 2030 ?
 
Le soutien de mon épouse était une condition sine qua non de mon accord. Si je suis candidat aujourd’hui, c’est parce que je sais que mes proches (j’ai 4 enfants) seront à mes côtés pendant ces cinq ans, et qu’eux savent qu’ils conserveront toute leur place dans ma vie, en particulier deux garçons, qui n’ont que 4 et 7 ans. »
  
« Ce projet ambitieux et collectif a besoin d’un leader qui sait motiver et fédérer. J’ai déjà été confronté à cette situation lorsque j’ai pris la direction de la candidature d’Annecy 2018. Le projet était à l’arrêt et personne ne voulait monter à bord. Il m’a fallu fédérer, convaincre, embarquer un maximum de compétences pour remettre le projet sur de bons rails. Cela nous a pris 6 mois pour enfin présenter un dossier dont on pouvait être fiers. 
 
Le projet Alpes 2030 a pris du retard : il faut aller vite, fédérer et embarquer tout le monde autour d’une vision (claire et pragmatique). Il me faut pouvoir avancer en bonne intelligence avec les différentes partie prenantes, la gouvernance doit être limpide. Il faut surtout éviter d’installer une gouvernance qui risquerait de nous ralentir, peut-être de nous diviser, ou d’accoucher de compromis insatisfaisants. Pour débattre au sein du COJOP, il y a déjà le bureau exécutif, où toutes les parties prenantes seront représentées. 
 
La grande différence avec ce que j’ai déjà connu est, que depuis 8 jours, les meilleurs profils m’encouragent et me font savoir qu’ils seront à disposition pour aider si je prends le leadership du projet. »

La priorité à court terme : ancrer des fondations solides pour se projeter sereinement dans l’organisation et la livraison de ces Jeux 
 
« Je salue le travail colossal de Vincent Jay, qui a monté la partie Auvergne – Rhône-Alpes du dossier Alpes 2030 en quelques mois, avec une équipe et des moyens limités. 
 
Pour autant, je ne considère pas que tous les voyants sont au vert. Je prends le projet tel qu’il est. Tel qu’on me l’a présenté. Je n’ai pas de velléité à tout changer. Il faut juste se concentrer pour livrer la meilleure version de ce qui a été promis au CIO. Je ne viens pas imposer ma vision des choses, mais convaincre de ce qui est bon pour le projet et pour mettre en oeuvre ce qui a été décidé par le bureau exécutif.
 
L’enjeu est simple : nous avons 5 ans pour livrer des Jeux impeccables. D’habitude, il en faut 7. Nous avons 2 milliards d’euros de budget pour le faire. Par le passé, il en nécessitait plutôt 3. La question est de savoir avec qui et comment.
 
Il n’est pas question de remettre en cause le concept d’organisation de ces Jeux qui s’étalent des Aravis à Nice en passant par le Briançonnais. Hier, ce concept aurait effrayé les puristes. Aujourd’hui, on doit en faire une force. Hier la concentration était la clé. Aujourd’hui, la déconcentration est l’opportunité pour une meilleure maitrise de notre impact sur l’environnement et sur l’économie des stations.  
 
Toutes les parties prenantes veulent un projet sobre, y compris sur le plan budgétaire. Personne ne cautionnerait des investissements lourds dans des infrastructures temporaires qui ne laissent pas d’héritage tangible à leur région, au monde sportif ou à la société en général. Je suis aligné avec les conditions qui m’ont été annoncés par David Lapartient et confirmées par les Présidents de Région, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier. »
 

L’objectif à long terme : une grande fête sportive et populaire
 
« Nous sommes alignés sur une vision partagée : des Jeux d’hiver 2030 seront une grande fête sportive et populaire, et une vitrine du savoir-faire, des produits et de la capacité de transformation de nos territoires et de nos partenaires. N’ayons pas peur des superlatifs : nous proposerons ce qui fait le succès des Jeux Olympiques à savoir, d’abord et avant tout : des sites exceptionnels, propices à des ambiances phénoménales et à des performances incroyables !
 
À titre personnel, je me fixe pour mission de fédérer autour de cette vision. À moi d’incarner ce projet, de donner du sens à cette aventure, d’insuffler à mes collaborateurs un état d’esprit de champions, de les embarquer pour qu’ils s’épanouissent, de les accompagner en n’étant jamais loin de l’action et du terrain. C’est un défi très ambitieux, et c’est ce qui me motive. Je ne ferai pas de politique, je suis là pour le projet et l’aventure collective qu’il implique »
 

Au sein du mouvement olympique, les champions sont toujours traités avec le plus grand respect, ce n’est pas moi qui dérogerais à ce principe
 
« Martin était le candidat naturel, évident, pour cette présidence. Son engagement pour le mouvement olympique et sa vision du projet Alpes 2030 recueillaient ma pleine adhésion. Il s’est mis en retrait pour des raisons que je respecte, et je suis candidat à sa succession non par opportunisme, mais parce qu’il faut remédier à son départ. 
 
Je lui dis toute ma reconnaissance ainsi qu’à Vincent Jay d’avoir permis à ce projet d’emporter la décision du CIO de confier à la France l’organisation des Jeux d’hiver en 2030, et je ne désespère pas de voir ces Champions à bord un jour. »