Chamonix: les élus confirment être opposés à un second tube sous le Mont-blanc

Chamonix: les élus confirment être opposés à un second tube sous le Mont-blanc

C'est la réponse jugé "ambiguë" du ministre des transports qui les a contraint à faire adopter une motion

Les élus de la commune de Chamonix réunis mardi soir en conseil municipal ont fait adopter une motion à l'unanimité cette semaine. Une motion dans laquelle ils appellent le gouvernement français à s’opposer à tout projet de doublement du Tunnel du Mont-blanc

La réponse du ministre jugé "ambiguë" par les élus Chamoniards

Cette motion intervient après la réponse du ministre des transports, Philippe Tabarot dans un courrier adressé au député du Mont blanc Xavier Roseren. Une réponse que les élus ont jugé "ambiguë". Si le ministre affirme bien que la position de la France n’a pas évolué sur le sujet. Il confirme néanmoins "l’existence d’un groupe de travail dont le mandat n’est pas d’étudier la seule opportunité d’un second tube au tunnel du mont blanc mais de travailler à une réflexion globale" dit il "à l’échelle des liaisons alpines sur la résilience des infrastructures et la décarbonation des transports routiers". Les élus Chamoniards ont donc tenu à réaffirmer leur opposition. 

Motion issue du conseil municipal de Chamonix

Ce vendredi 7 février, lors du Comité de coopération transfrontalier franco-italien qui se tenait à Nice, les ministres et élus transalpins ont à de nombreuses reprises évoqué la mise en place d’un « comité technique » depuis 2023 chargé d’évaluer la faisabilité d’un doublement du tunnel du Mont Blanc. 

Nous ne pouvons que regretter que cette annonce s’inscrive en décalage avec la position jusqu'alors constamment réaffirmée par les gouvernements français : à savoir le non doublement de cette infrastructure. 

Après de nombreux échanges avec le Ministère des Affaires Etrangères et le Ministère des Transports depuis cette date, M. Philippe TABAROT, Ministre chargé des Transports, précise dans un courrier daté du 14 février que la position de la France « n’a pas évolué », avant de confirmer l’existence d’un « groupe de travail placé sous l’égide de deux experts français et italien (dont le mandat) n’est pas d’étudier la seule opportunité et la faisabilité d’un second tube au tunnel du Mont Blanc, mais de travailler à une réflexion globale à l’échelle des liaisons alpines sur la résilience des infrastructures et la décarbonations des transports routiers. » 

Cette rédaction ambiguë qui loin d’évincer la possibilité d’un deuxième tube assume l’étudier, conduit la commune de Chamonix Mont Blanc à réaffirmer son opposition ferme et résolue à tout projet de doublement du tunnel du Mont Blanc, et plus largement de toute création de nouvelles infrastructures routières en vallée de Chamonix.  

Le contexte de fragilité des liaisons transalpines, encore constaté avec l’éboulement intervenu en Maurienne en 2023 et lors des récents déclenchements du « Plan de franchissement alpin », montre la nécessité d’une politique déterminée de report de la route vers le rail, souhaitée depuis 25 ans et sans cesse différée. Le tout-routier ne peut plus être une politique d'avenir pour les vallées alpines.

À quelques années de la livraison du tunnel de base de la liaison transalpine Lyon Turin, désormais annoncée en 2032 - 2033, la priorité du gouvernement français se devrait d’être au rendez-vous des accès ferroviaires à la combe de Savoie. La validation du scénario dit « à grand gabarit » doit se traduire par des engagements financiers rapides et concrets, permettant de dimensionner les dits accès en fonction de ce qui est en cours de réalisation en Italie et pour la section internationale de la liaison transalpine. Pas moins d’un million de poids lourds circulant sur les autoroutes alpines pourraient se voir reporter vers le rail.

Alors que l’assemblée générale des Nations Unies a déclaré 2025 « Année de préservation des Glaciers », la vallée de Chamonix Mont Blanc, ne peut être la variable d’ajustement d’une politique des transports qui ne considérerait les vallées alpines que comme des territoires sujets à une planification centralisée. La réalité des enjeux sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques doivent désormais guider le Gouvernement français à affirmer une position politique ferme et claire à destination de nos habitants. Le doublement du Tunnel du Mont-Blanc n'est pas une option envisageable.