Publié il y a quelques jours, il s'intéresse avant tout à la gestion du domaine skiable du Roc d'Enfer que la commune touristique du Chablais partage avec Bellevaux.
Les juges financiers ont relevé que la délégation de service public pour la gestion du service des remontées mécaniques, confiée à la SEM Roc d'Enfer dont Saint-Jean-d'Aulps détient 85% des parts, a été renouvelée en 2022. Mais qu'aucune mise en concurrence n'avait été réalisée, ce qui est irrégulier. "Cette délégation de service public est marquée par un suivi lacunaire de la commune et par un manque de transparence à l’égard du conseil municipal et de la population, alors qu’elle présente des enjeux, notamment financiers, considérables pour Saint Jean d’Aulps, et se trouve en grande difficulté", tacle le rapport.
Car la SEM Roc d'Enfer a des finances dans le rouge. Sur les exercices 2019 à 2023, elle dégage un déficit annuel moyen de 136 282 euros. Outre le manque de neige, la Chambre régionale des comptes pointe des charges externes et de personnel qui augmentent "nettement". "En l’absence de dissolution de la SEM, la commune va
devoir procéder à sa recapitalisation à brève échéance", prédit-elle.
Pas préparée au manque de neige à venir ?
Outre le côté financier, le rapport s'attarde aussi sur la préparation du domaine skiable de Saint-Jean-d'Aulps à l'avenir, puisque l'enneigement naturel est "déjà presque inexistant".
"Si elle dispose de 135 enneigeurs, qui ont un impact sur les coûts d’exploitation, ceux-ci ne permettent toutefois pas de prémunir le Roc d’Enfer contre le manque de neige, dès lors que les fenêtres de froid nécessaires à la production de neige de culture diminuent. La chambre a également relevé que la station méconnait les autorisations de prélèvement en eau dont elle dispose pour alimenter ses enneigeurs", poursuivent les juges, qui reprochent aussi à la mairie de développer des activités praticables sans neige avec les subventions de la Région et du Département, mais sans aucune concertation avec la communauté de communes qui dispose pourtant de la compétence tourisme.
Face à cette gestion "défaillante et opaque", la CRC a adressé huit recommandations consultatives à la commune haute-savoyarde pour remédier au plus vite à certains points.