Si les paysages sont les témoins du temps qui passe, un temps très long lorsqu’il s’agit de géologie, Aurore Bagarry interroge également le rapport au temps dans son procédé de prises de vues puisqu’elle choisit comme outil de création la chambre photographique, qui implique un temps de pose plus long, si loin de la méthode de l’instantané de notre pratique photographique quotidienne.
Par la logique de l’atlas photographique, Aurore Bagarry propose au visiteur un parcours sur les traces de l’eau. Traces parfois fragiles bien que monumentales (la série Glaciers, 2012-2018, réalisée avec le soutien de la ville de Saint-Gervais-les-Bains et du CNAP), ou le fruit imperceptible d’une lente érosion (Roches, 2016-2020, avec le soutien de la DRAC Bretagne et du Centre d’Art GwinZegal).
Invitée en résidence par la Maison des Arts du Léman et le Géoparc mondial UNESCO du Chablais en août 2021, la photographe s’est intéressée aux vestiges géologiques aquatiques du massif du Chablais. D’origine maritime, sculptés par des glaciers aujourd’hui disparus, ces sites témoignent des métamorphoses du paysage alpin.Cette série de 10 photographies de différents sites géologiques du Chablais, fruit de cette résidence de 4 semaines de la photographe, donnera lieu à une exposition itinérante sur l’ensemble du territoire, entre l’été 2022 et l’été 2024, et a complété l’ouvrage d’Aurore Bagarry, Glaciers, réédité à l’occasion de cette exposition aux éditions H’artpon.
Exposition à voir jusqu'au 4 juin au Théâtre Novarina à Thonon, puis ensuite dans différentes communes du SIAC (Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Chablais).
