Kendji Girac n'a jamais été connu pour entretenir un mystère autour de sa personne, mais il a toujours veillé à protéger sa vie privée. Par pudeur plutôt que par goût du secret, il aspire à une existence paisible aux côtés de sa femme, de ses enfants et de sa famille. Cependant, en avril dernier, un accident marquant a bouleversé cette discrétion : une blessure par balle qu'il s'est accidentellement infligée a exposé sa vie personnelle sous les feux des projecteurs. Ce fut une épreuve difficile pour lui et ses proches, souvent issus de la communauté gitane, à qui il a rendu hommage lors d’une interview avec Frédéric Lopez dans l’émission Un dimanche à la campagne.
Kendji en toute transparence
Mis à l'aise par l'animateur, le chanteur est notamment revenu sur son enfance parmi la communauté gitane. Une communauté qui est très soudée et généreuse, comme le raconte Kendji Girac :
À la maison, avec la famille, avec les cousins, le gitan est très fier d'être gitan. Quand on était sur le voyage, là où je restais le plus longtemps possible, j'étais avec les cousins, les amis, donc j'ai grandi entouré de centaines de personnes tous les jours, toute ma vie [...] C'est ça la fierté d'être gitan, c'est de vivre en communauté, en peuple, et de s'aider tous mutuellement.
Une enfance qui a donc l'air tout à fait heureuse du côté de la star, qui a pu compter sur eux dans les moments les plus difficiles, jusqu'à très récemment, avec ce fameux accident. Mais si Kendji Girac est très fier de venir de là où il vient, il est aussi conscient que ses origines sont parfois compliquées à porter, avec des gens qui peuvent avoir "peur" :
À l'époque, j'avais vécu quelques moments où il y avait des vigiles qui nous suivaient quand on allait faire les courses. Moi, je viens d'une famille de gitans où j'ai des parents très gentils, ils ne m'ont jamais appris à voler ou quoi que ce soit parce que grâce à Dieu, on n'en a pas eu besoin, mon père a toujours bien travaillé toute sa vie pour nous.
Si ces moments avec les vigiles ne l'ont pas spécialement marqué, il y a quand même quelques fois, pendant son enfance, où Kendji Girac s'est senti un peu mis à l'écart parce qu'il était gitan :
J'avais compris que les gens avaient une petite crainte de nous quand même. Une fois, on était sur une petite aire d'accueil. À côté, il y avait des maisons. Je m'étais fait un copain qui avait une voiture téléguidée. Je me souviens avoir entendu sa mère l'appeler : 'Ne traîne pas trop avec ces gens-là, ils sont dangereux, ils peuvent te faire du mal.'
Une remarque assez horrible à entendre lorsqu'on est enfant, même si sur le moment, le chanteur avoue n'avoir pas mesuré la chose, n'ayant pas d'autre choix que d'accepter la situation. C'est aussi ça la force des enfants : savoir continuer à grandir, à se construire, malgré certaines horreurs de la vie.
