Votre ville : ANNEMASSE / SAINT JULIEN / ARCHAMPS | Changer de ville

Le chanteur Helmut Fritz revient sur ses addictions et la rançon de la gloire

Une notoriété qui a eu un prix

En 2009, la France entière a découvert Helmut Fritz, un personnage complètement décalé qui a fait les beaux jours du hit parade cette année-là, avec le titre Ça m'énerve. Devenue star le temps d'un tube, Helmut Fritz a été violemment frappé par le revers de la médaille. 

Derrière le personnage se cache Eric Greff qui a inventé un DJ allemand loufoque répondant au nom d'Helmut Fritz, qui s'est confié sur le plateau de l'émission Ça commence aujourd'hui sur France 2  :  

J'essayais de faire de la pop et ça ne marchait pas. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre et je me suis dit : il faut absolument qu'on mette un regard sur mon travail, il faut que j'existe en tant que chanteur. (...) 

 Après avoir vu un documentaire sur Karl Lagarfield, je me suis dit il faut que je crée un ersatz de Karl dans la musique. Une sorte de poupée colorée avec sa voix à lui, avec son accent, avec sa condescendance, et il faut que je m'en serve pour un faire un buzz et pour essayer d'exister et, après ça, proposer ma vraie musique de coeur. 

Inattendu, le succès est immédiat et fulgurant ! Invité sur tous les plateaux télévisés, sur toutes les radios et aux soirées prestigieuses, Eric Greff perd pied et se fait entraîner dans une vie d'excès : 

J'ai été dépassé. (...) Ma vie a changé d'un seul coup parce que ça faisait trois ans que je galérais et que je faisais des petits boulots à huit balles de l'heure. J'ai été livreur de menhirs au parc Astérix pendant quelque temps ! C'est une gifle en fait.  Il y a un travers, c'est l'alcool, parce que j'ai fait beaucoup, beaucoup de clubs. Et la boîte de nuit, c'est très spécifique. Les showcases, on les fait très tard et il faut tenir. Et moi, j'ai tenu avec ça. Au point de tomber dans l'addiction. Sur les deux premières années de tournée, je montais rarement sur scène sans être un peu chargé clairement. 

Ce n'est que deux ans plus tard, lorsque le succès du tube s'estompe que le musicien revient à lui progressivement : 

e me suis sevré tout seul, quand ça a commencé à freiner. Quand le succès a commencé à décroître et quand il n'y a plus de raison de s'alcooliser, parce qu'on ne va pas être devant une foule de 5.000 personnes, on se met au sport et on commence à penser à d'autres choses 

Aujourd'hui, le chanteur et producteur explique ne plus vouloir défendre ce titre dans lequel il s'est senti enfermé. Evoluant actuellement comme directeur artistique et auteur, Eric Greff a retrouvé une vie normale et a récemment publié son livre autobiographique Rock star sinon rien.